Etre jeune à l'époq...
 
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Etre jeune à l'époque de la Covid-19

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François Benoit-Marquié
(@fbenoitmarquie)
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Début du sujet
 

Bonjour,

Il semble important de prendre part ici à une réflexion globale sur la question de la place des jeunes aujourd'hui dans la société en proie à la Covid-19.

Pour effectuer ce travail je joins à cette amorce de débat le rapport parlementaire de décembre 2020 réalisé par la Commission d'Enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise de la Covid-19 sur les enfants et la jeunesse (pièce jointe).

A cela j'ajouterai une revue de presse réalisée par le monde intitulée "Avoir 20 ans au temps du Coronavirus".

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/13/avoir-20-ans-au-temps-du-coronavirus_6042742_3232.html

Ainsi que l'émission "Le Temps du débat : Génération Covid, génération perdue ?" de France Culture.

https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/generation-covid-generation-perdue

Globalement, ces réflexions mettent en avant une problématique peu abordée aujourd'hui : les jeunes générations sont victimes à plusieurs égards de la crise sanitaire.

- d'un point de vue sanitaire : l'exposition à l'isolement et à une alimentation déséquilibrée pour une masse importante des jeunes aura sans nul doute des conséquences de grandes ampleurs tant du point de vue psychologique que sanitaire. On ne mesure pas encore les effets sur une génération entière exposée à l'isolement, l'abandon, la souffrance face aux études, le manque de moyen financier.

- d'un point de vue économique : des masses entières de jeunes se retrouvent dans une situation d'échec face aux études. Les conditions exceptionnelles vont laisser sur le carreau des milliers de jeunes en proie à un marché du travail déjà en souffrance, sans qualification et sans possibilité de projection.

- d'un point de vue social : la rupture du lien social met les jeunes en tension. A cet âge de la vie où le lien social en dehors de la famille prend un nouveau sens, où l'on met à l'épreuve le "faire société", la rupture actée du lien social compte tenu des mesures prises par les autorités va probablement entraîner une génération toute entière dans une rupture partielle avec la société.
De plus, les outils numériques, seuls espaces de lien social, peuvent aussi entraîner des dynamiques délétères. Le virtuel comme seule vie, le manque de régulation des informations sur internet, la conjuration de la vie intime sur le web, tout cela est en train de marquer au fer rouge une génération.

Cela va de soi, mais toutes les formes de précarités vont intervenir comme agent multiplicateur de ce constat pour certain-e-s.

Un témoignage intéressant dans le rapport parlementaire en introduction, permet de voir aussi que le discours visant les jeunes, comme les "coupables" de la diffusion du virus dans la société (scientifiquement contesté) génère chez elleux un sentiment de culpabilité grandissant.

"Aujourdhui, pour en parler autour de nous, les jeunes de 20 ans sont au bord de la déprime généralisée: les perspectives davenir sont toutes remises en question, et pourtant les modalités de parcours et dexigence ne changent pas, les relations sociales sont «interdites» et le sentiment de culpabilité est omniprésent. Nous restons persuadés que les jeunes sont, dans leur grande majorité, responsables et conscientsdes enjeux de la pandémie et que la culpabilisation permanente par les discours politiques et médiatiques est contre-productive et presque malsaine: comment peut-on parler «déthique» (à propos du «seul confinement des personnes âgées») lorsque seuls les jeunes étudiants sont, dans les faits, confinés ?"

Bref, toute cette situation nous laisse entendre qu'il ne faut pas négliger de répondre sur le plan politique aux différentes attaques qui sont faites envers les jeunes.
Aujourd'hui, la prise de décision de la préfecture et de la Mairie de Toulouse de fermer à la circulation des zones où les jeunes, en masse, venaient se distraire et recréer temporairement un lien social si fragile aujourd'hui, est en réalité une nouvelle mesure anti-jeunes.

Nous devons collectivement réagir sur ce sujet et ne pas laisser tomber la jeunesse.

C'est un impératif politique, mais c'est aussi dans notre intérêt collectif, car les jeunes sont toujours sensibles à la politique et iels cherchent collectivement qui pourra les représenter aux différentes instances politiques. Céder à la politique "anti-jeunes" c'est avorter l'idée qu'iels puissent voter pour nous.

 

François

 
Posté : 1 mars 2021 12 h 01 min
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