Vendredi 4 mars, nos élu.e.s à la Ville et à la Métropole, Hélène Cabanes et Antoine Maurice, animaient, avec Raphaëlle Rémy-Leleu, conseillère à Paris, en charge du dossier sécurité dans le groupe écologiste, une formation sur la sécurité municipale.
Face à la vision dogmatique de la droite, qui a montré son échec dans ses résultats, avec humilité, nous avons vu qu’une autre politique est possible au national comme au local :
Antoine Maurice a fait un résumé exhaustif sur la genèse du contrat local de sécurité sur la ville de Toulouse.
Hélène Cabanes a signalé qu’ à Toulouse, le maire a décidé unilatéralement avec le gouvernement du contrat de sécurité, alors que la zone police couvre trois autres municipalités de la métropole.
Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, sur la question sécuritaire en général : donner mandat pour lutter contre la violence illégitime est en cohérence fondamentale avec l’écologie politique. mais il est dangereux de reprendre les politiques de sécurité avec les mots de nos adversaires. Dans Cnews, BFM, on entend “préoccupation No.1 des Français” c’est faux, la criminalité baisse. La médiatisation du fait divers crée un climat anxiogène. C’est un paradoxe !
Tous trois ont convenu que la droite et l’extrême droite ont géré les politiques de sécurité n’importe comment. C’est la stratégie du pompier pyromane : une gestion d’amateurs, mais une surcompensation du discours viriliste et autoritaire.
Pour R.R.L, les meilleurs alliés des écologistes sur les questions de sécurité sont le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel, et la Cour des comptes. Il suffit de lire les rapports, qui confortent nos revendications !
Elle a souligné à quel point les conditions d’exercice du service public de la sécurité sont effroyables. Le risque de suicide va jusqu’à 45%. La seule catégorie qui est au dessus, ce sont les agriculteurs…
825 Millions d’euros : c’est le montant cumulé des heures supplémentaires non payées dans la police. Cela représente près de 10% des rémunérations. Cette maltraitance institutionnalisée est alarmante. Quand on voit les bureaux de vote dans les casernes, les votes d’extrême-droite sont de 70%. C’est un cercle vicieux, entretenu par une opposition corporatiste entre police et justice. La solution des écologistes, c’est la sécurité par le service public, sécurité articulée avec la justice, plutôt que de laisser “exploser la cocotte-minute”.
Les outils de mesure, la formation initiale et continue font partie des solutions. Il y a 12h réglementaires de formation par an, et seuls 24% des personnels en moyenne les font !
“C’est hallucinant qu’une unité de police hors CRS se retrouve en manifestation. Le maintien de l’ordre n’est pas de la gestion de foule ! C’est incohérent !” souligne Raphaëlle Rémy-Leleu.
Antoine Maurice d’ajouter : “la police municipale pouvait être la porte d’entrée pour reconstruire la police, et lui redonner un rapport sain à la population, dans sa proximité, la médiation et le service rendu. Mais nous avons perdu cette bataille.”
Pour R.R.L : “pourquoi nos effectifs de police ne ressemblent-ils pas au bassin de population? On a complètement abandonné cela pour un modèle interventionniste et hors-sol. Le souci que nous allons avoir avec la police municipale, c’est qu’on lui confie des missions qu’elle ne peut remplir. Celle de Nice est une milice surarmée, et être de plus en plus armé ne renforce pas du tout la sécurité.
L’inscription sur les listes électorales, quand on va dans un commissariat, ça devrait être un moment ouvert et apaisé, et qui donne un autre rapport de la population à la police. Ça n’est pas le cas aujourd’hui !
Pendant la campagne présidentielle de 2007, on nous a fait une offensive anxiogène sur l’occupation des halls d’immeubles. Mais c’est le même moment où les grands groupes de bailleurs sabrent les postes de concierges, c’est aussi simple que ça !
Pour être pris au sérieux sur la sécurité, il faut arrêter d’être de droite !“