Photo @BenjaminArtCore
Pour les Mineurs Non accompagnés, ou Mineurs Isolés Etrangers, la crise sanitaire a été une épreuve de plus dans leur parcours migratoire semé d’embûches et de tragédies.
A leur arrivée à Toulouse, ces jeunes sont placés au DDAEOMI, association à laquelle le Département de Haute-Garonne délègue le « tri des migrants ». Le DDAEOMI les évalue et dans la plupart des cas, les considèrant comme majeurs, les remets à la rue.
Grâce à l’action de citoyens organisés en collectifs et associations, les droits d’une majorité de ces jeunes finissent par être reconnus par la justice, leur minorité leur donnant droit à la protection de l’Aide Sociale à l’Enfance du Conseil Départemental.
Cependant, la crise sanitaire a considérablement rallongé les délais de ces démarches et les avocats sont passés par la juge des tutelles pour certains jeunes, ayant un besoin urgent d’être protégés, pour obtenir un placement en foyer et sécuriser leur parcours.
Soulagement pour une jeunesse qui retrouve un peu de sécurité après des mois d’errance, la possibilité d’être scolarisés, et le suivi d’éducateurs.
Cependant, le Conseil Départemental a décidé de faire appel de la décision d’ouverture de tutelle en demandant au juge de statuer uniquement sur la base des tests osseux et du rapport du DDAEOMI (en excluant les actes de naissance). Pour la majorité de ces jeunes, les placements ont ainsi été levés par les juges d’appel.
Le test osseux est pourtant un procédé peu fiable, avec des marges d’erreur importantes. La légalisation de ce procédé reste décriée et la LDH en réclame la disparition.
Le Conseil Départemental a non seulement failli à sa mission de protection, mais il a retiré à des jeunes en passe d’être sortis d’affaire leur chance de s’intégrer à notre société, en cohérence avec les valeurs de solidarité et d’accueil qui devraient être celles que porte une telle instance.
Nous demandons le maintien de la prise en charge de ces jeunes, puis la sécurisation de leurs contrats jeunes majeurs.