Le Plan de Déplacements Urbains (PDU) porté par Jean-Luc Moudenc et son équipe vient d’être annulé par décision du tribunal administratif.
Le recours, intenté par l’association Deux Pieds Deux Roues, concernait la non-conformité du PDU à son objectif principal, celui de réduire la pollution atmosphérique. Le tribunal a sanctionné un “excès de pouvoir” de la part de la majorité en place, qui a omis d’étudier des scénarios alternatifs plus respectueux de l’environnement. Cette décision du tribunal est celle du bon sens. Elle entérine les doutes de la Chambre Régionale des Comptes, de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (Ministère de la Transition Écologique), de nombreuses associations et collectifs citoyens, d’organisations politiques et notamment d’EELV, formulés depuis plusieurs années. Des doutes longtemps ignorés sinon balayés par M. Moudenc et son équipe.
A l’insincérité de la solvabilité financière de ce projet s’ajoute l’échec annoncé de son objectif : réduire la congestion routière. La solution proposée, articulée autour de la 3ème ligne de métro et de lignes de bus LINEO dans des voies partagées avec les voitures, est présentée sur un millier de pages comme l’unique solution.
Nous regrettons que les nombreuses solutions possibles n’aient pas fait l’objet d’analyses aussi approfondies, alors que la plupart convergeait vers la réalisation rapide, sans attendre l’inauguration de la 3e ligne de métro, d’un réseau maillé de transports en commun de surface, de pistes cyclables, de la prolongation de la ligne B et d’un service de trains métropolitains.
Ces propositions ont pourtant été présentées ces 5 dernières années par plus d’un millier de contributeurs à l’Enquête Publique. Mais M. Moudenc y est resté sourd. Allant jusqu’à désigner un conseil scientifique dont l’unique objectif était de prouver le manque de sérieux des projets alternatifs en bâclant leur analyse. Ces solutions alternatives doivent cependant être étudiées d’urgence, en cette période de mise en place de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) et de retard annoncé pour la 3e ligne de métro.
M. Moudenc aura tout fait pour ignorer les opposants à son projet. Nous confirmons ainsi “l’excès de pouvoir” exprimé par le tribunal. Espérons qu’il ne fera pas appel de cette décision, aux frais des contribuables, mais qu’il offrira enfin une écoute aux propositions alternatives pour formuler des solutions. Solutions qui permettront enfin de réduire cette congestion et cette pollution dont souffrent les habitants de l’agglomération.
Pour conclure, nous appelons solennellement M. Moudenc à faire preuve de clairvoyance et non d’autorité, en appelant Tisséo à réétudier sérieusement ce PDU. Pour ce faire, il pourra compter sur nos propositions et notre disponibilité, en espérant qu’il ne rentre pas dans la caricature du jeu politique mais plutôt dans une attitude de coopération.
Groupe de travail transports et mobilités de l’ agglomération toulousaine